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Havana
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Hépatite C et personnel de santé Empty Hépatite C et personnel de santé

Mar 2 Nov - 23:47
Hépatite C et personnel de santé

Mise en évidence du virus de l’hépatite C

C’est à la fin des années 80 qu’a été mis en évidence le virus responsable de la plupart des cas d’hépatites transfusionnelles non A non B. Le virus a été appelé virus de l’hépatite C. Il s’agit d’un petit virus à RNA appartenant à la famille des Flaviviridés. Avec les tests sérologiques de première génération, on observait fréquemment des faux positifs, et il était fréquent qu’une séroconversion ne puisse pas être mise en évidence pendant les 3 premiers mois qui suivaient l’infection. Avec les tests actuellement à disposition, la sensibilité au stade chronique d’une hépatite active est supérieure à 95 % et la "fenêtre" sérologique a pu être réduite à quelques semaines. En utilisant la Polymerase Chain Reaction (PCR) on peut mettre en évidence le virus RNA dans le sang à un stade précoce. Toutefois l’indication à un tel test doit être réservée à des cas particuliers.

Transmission du virus de l’hépatite C


Des enquêtes épidémiologiques ont montré que dans les pays occidentaux, le HCV était transmis avant tout par le sang. Dans ces pays, la prévalence de l’infection chez les donneurs de sang est inférieure à 1,5 %. En Suisse, elle est inférieure à 0,5 % et dans le Nord de l’Europe à 0,1 %. Une prévalence élevée est observée chez les toxicomanes utilisant des injections. A Zürich (Platzspitz) elle était d’environ 45 %. Une très large proportion des hémophiles ayant reçu des facteurs de coagulation provenant de multiples donneurs avant l’introduction de méthodes d’inactivation ont une sérologie positive pour HCV. Chez les patients présentant une hépatite transfusionnelle, une infection HCV peut être mise en évidence dans 90 % des cas. Avec les méthodes de "screening" actuelles pour les dons de sang, le risque résiduel en Suisse est inférieur à 1/10’000 pour l’administration d’un concentré érythrocytaire. En dehors de ce mode de transmission parentéral, il doit exister d’autres modes de transmission. Dans les pays développés, seuls 2/3 des patients avec HCV présentent les facteurs de risque mentionnés ci-dessus. Au Japon et au Moyen-Orient, cette proportion est encore plus petite. En ce qui concerne le risque de transmission sexuelle, de transmission verticale de la mère/enfant ou de transmission par contact intime dans une famille, il est hautement vraisemblable que le risque dépende surtout de la concentration de virus dans le sang. Les mères dont le sang contient de grande quantité de virus peuvent infecter leur enfant pendant l’accouchement. Les partenaires sexuels des personnes infectées avec des quantités élevées de virus sont plus fréquemment positifs que les partenaires des personnes faiblement infectées. Chez les patients avec hépatite C chronique, le génome HCV a pu être mis en évidence dans la salive et les urines, bien qu’en faible concentration. Il est peu vraisemblable que ces faibles quantités puissent suffire pour une transmission.

Pronostic et traitement de l’infection HCV

Une hépatite aiguë peut être observée environ 6 semaines après l’infection mais ne survient que chez une minorité de patients. Le plus souvent, l’hépatite C évolue de façon chronique et est découverte fortuitement en présence de tests hépatiques perturbés ou même seulement au stade tardif de la cirrhose hépatique.

Chez 50 à 80 % des personnes infectées, l’infection est persistante et conduit à une cirrhose chez environ 25 % des patients. Les patients présentant une infection HCV chronique ont un risque accru de développer une carcinome hépato-cellulaire.

Un traitement par de l’interféron-alpha peut entraîner une normalisation des tests hépatiques. Chez une certaine proportion de ces patients, le RNA viral devient non détectable sous traitement. Malheureusement, la grande majorité de ces patients récidivent à l’arrêt de l’interféron. En Suisse, ce traitement n’est actuellement prescrit que dans le cadre de protocoles d’études.

Pour l’instant, les perspectives d’une immunisation active ou passive paraissent encore lointaines.

Le personnel de santé a-t-il un risque accru de s’infecter avec HCV ?

Le virus de l’hépatite C, comme celui de l’hépatite B, est transmis avant tout par le sang. Dès lors, on redoutait que le personnel en contact avec les patients ne soit fréquemment infecté avec ce virus. Diverses études transversales ont cependant montré que le personnel médical et paramédical, comparé à des donneurs de sang de la même région présentent une séroprévalence d’anticorps HCV qui n’était que très légèrement augmentée. Aux Etats-Unis, une étude a montré une incidence d’hépatite C chez le personnel médical et paramédical 3 fois supérieure à celle d’une population contrôle (21 cas pour 100’000 personnes par année). En résumé, dans les régions où les hôpitaux accueillent les patients qui ont une prévalence élevée, le personnel hospitalier semble avoir un risque légèrement accru de contracter une hépatite C.

Risque après une exposition percutanée


Des études prospectives démontrent que l’HCV peut être transmis lors d’une blessure avec une aiguille contaminée. Le risque de transmission lors d’une exposition dépend de la concentration en particules virales et de la quantité de sang transmise. la virulence de l’agent infectieux ainsi que des facteurs génétiques et immunologiques de la personne victime de la blessure jouent vraisemblablement un rôle. Le risque exact est mal défini vu l’absence d’étude prospective de dimension suffisante, comme c’est le cas pour l’hépatite B ou le VIH. Les estimations actuelles oscillent entre 2 et 10 %. Un risque de 10 % a été mis en évidence lorsque le patient "source" présentait non seulement une sérologie HCV positive mais également une quantité de RNA viral détectable dans le sang.
Que faire après une exposition percutanée ?

Concernant les mesures à prendre après une exposition au virus de l’hépatite B (immunisation active et passive) et au VIH (traitement antirétroviral), des directives ont été publiées dans le Bulletin de l’OFSP 1994

En dehors d’un rinçage et d’une désinfection minutieuse avec de l’alcool ou des iodophores, il n’existe pas de mesure spécifique permettant de diminuer le risque de transmission du HCV. L’administration d’immunoglobulines non spécifiques est très vraisemblablement inefficace. Pour des raisons assécurologiques, il convient de tester le patient "source" suspect et, en cas de positivité, de faire une sérologie à 0, 3 et 6 mois chez l’employé. Certains auteurs recommandent même de doser les transaminases à 3 et 6 mois car il existe certains cas d’infection HCV séronégative.

Prévention

Vu l’absence d’un vaccin contre l’hépatite C, il n’y a pas de possibilité de prévention spécifique ; c’est dire toute l’importance des mesures de précaution standards pour éviter les infections transmises par le sang.
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