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Implantologie et ODF Empty Implantologie et ODF

Ven 2 Avr - 22:13
Implantologie et ODF

I. INTRODUCTION :

II. RAPPELS

II. 1. RAPPELS ANATOMIQUES

II. 2. LES EXAMENS RADIOLOGIQUES

II. 3. LES CARACTERISTIQUES DES IMPLANTS UTILISES

II. 4. L’OSTEOINTEGRATION

II. 5. BIOMECANIQUE IMPLANTAIRE

III. UTILISATIONS IMPLANTAIRES EN ORTHODONTIE

III. 1. Utilisation d’implant en solution thérapeutique à une ou plusieurs
agénésies ou dents manquantes comme ancrage prothétique

III. 2. Utilisation d’implant comme ancrage orthodontique

IV. QUAND LES IMPLANTS VIENNENT COMPLIQUER NOS TRAITEMENTS

V. LIMITES DE L’IMPLANTOLOGIE

V. 1. CROISSANCE ET AGE MINIMUM

V. 2. CONTRE-INDICATIONS A LA POSE D’IMPLANTS

VI. CONCLUSION



I. INTRODUCTION :

A l’origine, les thérapeutiques implantaires étaient destinées à la
réhabilitation fonctionnelle de patients totalement édentés.

Au fil du temps, la maîtrise de l’ostéo-intégration, le développement des
biomatériaux et les progrès techniques et chirurgicaux ont élargi le champ
d’application de l’ implantologie orale.

Aujourd’hui, la stabilité de la liaison entre le tissu osseux et
l’implant, garant du succès à long terme, fait de l’implantologie une
thérapeutique fiable et éprouvée qui pourra tout à fait entrer dans le
cadre de nos plans de traitement.

Les patients devenant de plus en plus exigeants, le traitement implantaire
n’a plus comme seul impératif de remplacer les dents manquantes. En effet,
les implants sont destinés à recréer au maxillaire ou à la mandibule des
ancrages stables, résistants, non iatrogènes, durables, en vue de redonner
au patient une fonction adéquate, un confort satisfaisant et une
esthétique compatible avec une vie sociale normale (LECLERCQ).





HISTORIQUE :



C’est BRANEMARK, qui en 1965, sera le premier à traiter des édentés totaux
à l’aide de prothèses implanto-portées. Il deviendra très vite le
principal instigateur de l’implantologie moderne et développera son
système implantaire et sa philosophie.

Pourtant, l’idée d’utiliser des implants ostéo-intégrés est évoqué, en
premier, par GAINSFORTH et HIGLEY dès1945. Leurs résultats expérimentaux,
sur le chien avec des vis en vitallium et des anneaux en acier détrempé
inoxydable, ont été, à l’époque, peu concluants.

Depuis, de nombreuses études expérimentales ont été réalisées afin
d’étudier la possibilité d’utiliser les implants comme moyen d’ancrage en
orthodontie. Parmi celles-ci, il faut noter celles de SHERMAN (1978),
MENDEZ et al (1980), OLIVER (1980 ,1982), sur des implants en carbone
vitreux.

D’autres auteurs se sont intéressés au comportement des implants Bioglass
soumis à des forces orthodontiques ou orthopédiques (SMITH (1979), TURLEY
et all (1980), LUBBERTS et TURLEY (1982), PAIGE et all (1980)).

Des implants en Ticonium ont été testés par DOUGLASS et KJLLIANY (1987).
Les études orthodontiques et orthopédiques expérimentales les plus
récentes concernent les implants en titane. Trois équipes s’y sont
particulièrement intéressées : ROBERT et all (1984,1989), TURLEY et all
(1988), SMALLEY et all (1988). Il a été démontré que les implants en
titane, mis en place dans des mâchoires de porcs en cours de croissance,
se comportaient comme des dents ankylosées (ODMAN et al 1991 ; THILANDER
et al 1992 ; SENNERBY et al 1988), résultats qui ont également été
vérifiés dans une étude clinique sur adolescents (THILANDER et al 1994).





II. RAPPELS :



II.1. RAPPELS ANATOMIQUES :



Le desmodonte :



Le desmodonte ou ligament parodontal est compris entre le cément de la
racine dentaire et l’os alvéolaire. Il est constitué d’un tissu conjonctif
cellulaire et fibreux, hautement vascularisé, et ayant une forte activité
métabolique (BRANEMARK 1987).

L’orientation des fibres du ligament lui permet de résister aux
différentes forces appliquées sur la dent. Le desmodonte s’oriente dans le
sens “d’une adaptation permanente à la nouvelle position de la dent”
(BARON 1975).

Par ailleurs, il faut établir une distinction très nette entre l’entité
parodontale et l’ensemble péri-implantaire: en effet, ils diffèrent tant
du point de vue anatomique que physiologique.



L’os alvéolaire :



Le procès alvéolaire est formé par la réunion de deux corticales
vestibulaire et linguale (ou palatine). Il est lié à la présence des dents
et sa morphologie anatomique varie en fonction des formes et des positions
radiculaires. Il se développe avec les dents, et s’efface presque
totalement après leur disparition. Il est classique de dire que l’os
alvéolaire « naît, vit et meurt avec les dents » (BRUCHARD).

Situé dans le prolongement de l’os basal, sans délimitation précise avec
celui-ci, il se présente sous la forme d’os compact dense entourant un os
spongieux à grands espaces médullaires assurant une vascularisation très
importante.

L’os alvéolaire est en perpétuel remaniement, grâce à l’activité très
grande des ostéoblastes et ostéoclastes qui assurent un turn-over
permanent. Il existe dans les conditions normales un équilibre entre les
mécanismes d’apposition et de résorption.



L’os maxillaire :



Il est constitué de deux pièces osseuses symétriques, qui se réunissent
sur le plan sagittal médian. Il est essentiellement constitué de tissu
osseux spongieux, recouvert à sa périphérie par une fine couche de tissu
compact. Cette dernière s’épaissit en trois secteurs: palatin, épine
nasale, bosse canine. La pauvreté des insertions musculaires et la qualité
médiocre de la densité osseuse caractérisent le maxillaire d’un point de
vue implantaire.



La mandibule :



C’est un os mobile qui s’articule avec l’os temporal par les deux
articulations temporo¬mandibulaires. Elle présente de nombreuses
insertions musculaires sur la face interne et externe, et son architecture
est directement sous leurs influences. Pour répondre à ces contraintes
importantes, la mandibule développe une corticale osseuse, lui assurant
une grande rigidité, d’épaisseur plus importante dans les zones de fortes
sollicitations.

Les auteurs décrivent une orientation des trabécules de l’os
intramandibulaire sous forme d’un système de travées et de poutres de
renforcement plus ou moins complexe.

La mandibule présente donc une très grande résistance, ce qui lui permet
d’être implantable dans d’excellentes conditions.

Cependant, la mandibule est parcourue sur toute sa partie latérale par le
canal dentaire qui abrite le paquet vasculo-nerveux alvéolaire inférieur
qui devra à tout prix être préservé lors de la pose d’implants.









La qualité osseuse :



En 1988, BRآNEMARK a proposé une classification des différents types d’os
en fonction de leur densité :



-Classe 1:

Os très cortical. Peu de spongieux donc peu de vascularisation ce qui
n’est pas favorable lors du positionnement d’un implant. En effet, il est
préférable d’avoir un saignement osseux après le passage du dernier forêt.
Certains proposent même de réaliser une stimulation endostée (BERT ,
1992). Cet os est souvent rencontré dans la région mandibulaire
antérieure. La densité fait qu’après ostéo-intégration, le contact osseux
se situe entre 80 et 90%. La durée de cicatrisation est de 5 mois
(supérieure à la classe 2, ce qui est du à la moindre vascularisation). Le
blocage primaire de l’implant est excellent et si le nombre de piliers est
suffisant, il est alors possible de travailler en mise en charge
immédiate.



-Classe 2:

C’est l’os idéal à implanter. Il est mieux vascularisé car il comporte
plus de spongieux. Les délais de cicatrisation sont d’environ 4 mois.
C’est un os qui est souvent retrouvé au niveau mandibulaire postérieur.



-Classe 3:

C’est aussi un très bon os pour l’implantologie. Il se rencontre dans les
zones mandibulaires postérieures, maxillaire antérieure et quelquefois
postérieure. Il nécessite environ six mois de cicatrisation. Il faut
éviter les sollicitations mécaniques pendant la phase d’ostéo-intégration.



-Classe 4:

La corticale est très fine. Le spongieux est très peu dense. La durée de
cicatrisation après implantation est de huit mois. Cet os est souvent
rencontré au niveau du maxillaire postérieur. Comme le spongieux est très
lâche, il faut essayer d’avoir un appuis bicortical pour augmenter la
stabilité primaire de l’implant. Il faut toujours rechercher une corticale
apicale que ce soit au niveau des fosses nasales ou des sinus lorsque
c’est possible. Les implants en un temps chirurgical sont ici
contre-indiqués et il faut essayer d’augmenter la surface
d’ostéo-intégration en augmentant le diamètre de implants.













II.2. LES EXAMENS RADIOLOGIQUES :



Les examens radiologiques qui nous permettent d’apprécier le volume d’os
en présence sont multiples:

• la radiographie panoramique permet d’avoir une vue d’ensemble des
maxillaires.

• la radiographie rétro-alvéolaire nous donne des renseignements précis
sur une zone déterminée.

• la téléradiographie de profil est un examen utile pour les implantations
de la région antérieure maxillaire et mandibulaire.

• le scanner est l’examen le plus précis qui permet d’obtenir des images
en coupes fines de la région désirée.

Ces examens ne permettent en aucun cas d’évaluer la qualité de l’os.



II.3. LES CARACTERISTIQUES DES IMPLANTS UTILISES :



Les différentes composantes d’un implant :

-L’implant: son corps est lisse ou fileté sur toute la hauteur. C’est la
partie enfouie dans l’os. La partie cervicale est évasée, polie, porteuse
d’une tête hexagonale anti-rotationnelle (externe ou interne) munie en son
centre d’un filetage.

-Le faux moignon : il peut constituer la partie transépithéliale de
l’implant ; transfixé par une visse dans l’implant ou lui-même vissé. Les
faux moignons scellés doivent être abandonnés.

-La prothèse de recouvrement : scellée ou vissée au faux moignon ou à
l’implant.



Aujourd’hui, nous avons à notre disposition plusieurs types d’implants
différents tant par leur matériau que par leur forme.



Différents matériaux ont été utilisés depuis les années 50 ; nous
rappelons à titre historique : le tantale, l’acier inoxydable, les
alliages chrome-cobalt . Actuellement, le titane est le matériau le plus
utilisé en implantologie, de part ses caractéristiques biologiques.



Selon leur forme ont distingue :

- les implants lames

- les implants tronconiques : FRIALITE – conçu pour une implantation
immédiate après l’extraction de la dent

- les implants à insertion latérale : les diskimplants de SCORTECCI

- les implants cylindriques : ils existent des systèmes impactés ou
vissés, en un temps ou en deux temps chirurgicaux.





II.4. L’OSTEOINTEGRATION



Définition :



Jusqu’aux travaux de BRANEMARK, la quasi totalité des implantologistes
pensaient que le lien biologique au niveau de l’interface os-implant se
faisait au moyen d’un tissu osseux non ossifié : on pensait retrouver le
«modèle de la dent» avec son ligament.

Le terme d’ostéo-intégration est apparu pour la première fois dans le
livre de BRANEMARK en 1977 sans définition réelle.

En 1981, l’ostéo-intégration a été définie par TJELLSTROM et coll, ainsi
que ALBREKTSSON et coll, comme étant un contact direct entre le tissu
osseux vivant et l’implant à l’échelle du microscope optique.

En 1985, BRANEMARK donne une définition légèrement plus détaillée de
l’ostéo-intégration: « une connexion structurelle et fonctionnelle directe
entre l’os vivant organisé et la surface d’un implant supportant une
charge».

Pour JOHANSON et coll (1986), et ALBREKTSSON et JACOBSON (1987),
l’ostéo-intégration est un concept défini à l’échelle histologique
décrivant une jonction directe et durable entre l’os vivant remanié et au
moins 90 % de la surface de l’implant.

De même, ZARB et ALBREKTSSON en 1990, définirent les critères suivants:

— Un implant isolé, non relié est immobile quand il est testé
cliniquement.

— Il ne doit pas être mis en évidence de zones radio-claires à partir de
l’examen de radiographies rétro-alvéolaires sans distorsion.

— La perte osseuse verticale moyenne ne devrait pas au total excéder 0.2
mm par an après la première année de mise en fonction.

— Il ne doit exister aucune douleur et aucun inconfort persistant liés à
l’implant.

— La conception de l’implant ne doit pas interdire la pose d’une couronne
ou d’une prothèse dont l’esthétique convienne au patient et au praticien.

— En présence des critères décrits ci-dessus, un taux de succès de 85% à
la fin d’une période d’observation de 5 ans et de 80% à la fin d’une
période de 10 ans sont considérés comme des niveaux minima de succès.



Facteur intervenant dans l’ostéointegration :



Ils sont nombreux et ont tous leur importance. Ils intéressent les
qualités de l’implant (matériau utilisé, forme de l’implant, couche de
surface, état de surface), la technique opératoire ainsi que les
conditions de mise en charge et les particularités du site receveur (état
initial, préparation du site).









Le matériau et sa biocompatibilité:



La biocompatibilité d’un système implantaire dépend de ses
caractéristiques de surface : leur composition superficielle et l’état de
surface.









Implants Denar recouverts d’hydroxy-apatite à 5 ans.



Etat de surface:

La rugosité de surface d’un implant (STEINEMANN 1986, KASEMO, LAUSMAA
1987) aura une influence différente selon la dimension géométrique
considérée.



Forme de l’implant:

Le processus d’ostéointégration nécessite un contact étroit entre implant
et os, les faces inclinées du filetage d’un implant vissé sont alors très
favorables.



L’état initial du site de l’implant :

Le site osseux devra être sain (influence négative de l’irradiation même
antérieure à la pose).

Par contre l’ostéoporose ne semble pas être une contre-indication à
condition qu’il subsiste une quantité d’os suffisante.



La technique chirurgicale:

Elle sera prudente et attentive à dégager le moins d’échauffement osseux
possible (forets neufs et bien affûtés, vitesse modérée, irrigation
constante de sérum physiologique).



Conditions de mise en charge:

L’implant sera enfoui sous le lambeau gingival pendant une période de
cicatrisation

osseuse (4 mois à la mandibule, 6 mois au maxillaire) appelée aussi « mise
en nourrice ».

Au terme de cette période, l’implant sera dégagé pour être connecté à une
prothèse.

Il existe néanmoins des systèmes en un temps qui permettent d’éviter une
seconde intervention mais leurs indications sont plus limitées…

Dans certains cas, il sera possible de faire des mises en charge
immédiates en posant la prothèse le jour de l’implantation. Ces cas
devront malgré tout être analysés avec une extrême prudence.





II. 5. BIOMECANIQUE IMPLANTAIRE



La dent est amenée à supporter des pressions variables:



— Pressions verticales liées à la mastication (les forces délivrées sont
importantes), à la déglutition.

— Pressions horizontales, liées aux appuis que prennent la langue et la
musculature péribuccale.



Pour absorber ces chocs, la racine dentaire est enveloppée par le ligament
alvéolo-dentaire, ou desmodonte : véritable amortisseur de la dent (fibres
de collagène, vascularisation importante). Dans le cas de l’implant, les
contraintes supportées, seront directement transmises à l’os. L’implant
est lié à l’os par ostéointégration (selon BRANEMARK ) ou corticalisation
( selon SCORTECCI ) et non plus par le desmodonte comme pour la dent.



L’implant étant directement lié à l’os, une force exercée sur l’implant
sera directement transmise à l’os :



F

P = — avec P : pression exercée sur l’os

S F : charge appliquée à l’implant

S : surface de contact os/implant





Plus la surface d’un implant augmente, plus la pression transmise à l’os
diminue.

(BERT, 1986).

En ce qui concerne la réaction de l’os à une pression, il convient de
rappeler les lois de BOSES John:

-Une pression faible mais continue, sans espace de repos, favorise la
résorption osseuse (plasticité maximale de l’os = 60g/cm2).

-Une pression intense située dans les limites de résistance de
l’élasticité osseuse séparée par des intervalles de repos stimule
l’ostéogénèse.



De plus, il est à noter que la densité de l’os sur lequel on intervient a
une grande importance sur la transmission des forces implantaires et leur
redistribution au sein du tissu osseux; plus le tissu osseux est dense,
meilleur sera l’ancrage de l’implant.

De nombreux auteurs ont travaillé sur la biomécanique des implants afin
d’en définir les caractéristiques de force les plus favorables, et leur
mode de répartition occlusale ( ils ont montré que l’implant résiste
beaucoup mieux aux forces en pression le long de son axe qu’aux forces de
tension ou de cisaillement).













III. UTILISATIONS IMPLANTAIRES EN ORTHODONTIE :





L’implantologie apporte ou est susceptible d’ap¬porter des indications en
orthopédie dento-faciale à trois niveaux:

— en céphalométrie : l’utilisation des implants en tantale par BJORK a
permis les études des phéno¬mènes de croissance. L’idée d’utiliser des
mar¬queurs en tantale a été reprise par de nombreux auteurs : TURLEY
(1988), SMALLEY et SHAPIRO (1988), MELSEN (1978), RUNE (1979), WIJDEVELD
et all (1988), SCHNEIDERMAN (1989), NANDA (1990), NIELSEN (1989);

— en orthodontie: les thérapeutiques orthodon¬tiques ont bénéficié depuis
quelques années de l’ap¬port des implants dentaires, d’une part en
permettant la mise en place d’un ancrage fiable, d’autre part en proposant
une solution élégante au traitement de certaines agénésies;

— en orthopédie : certaines applications, en parti¬culier des
distractions, sont envisageables dès lors que les implants sont
susceptibles de résister à des forces de 500 à 1000 grammes (SAWAKI,
1996).



L’intérêt des implants en céphalométrie et en orthopédie est certain ;
cependant, nous n’aborderons que les indications orthodontiques des
implants, à savoir :

- utilisation des implants en solution thérapeutique à une ou plusieurs
agénésies ;

- utilisation des implants pour créer ou renforcer un ancrage
orthodontique.



Ainsi, l’implantologie peut servir de complément à toutes les techniques
orthodontiques ; inversement, une préparation orthodontique peut être
nécessaire avant la pose d’un implant.



III.1. Utilisation d’implant en solution thérapeutique à une ou plusieurs
agénésies ou dents manquantes comme ancrage prothétique:



Ils sont souvent utilisés dans le cas d’agénésie ou de dents absentes
quand l’orthodontiste décide de ne pas fermer les espaces. Le remplacement
d’une dent absente par prothèse implanto-portée, moins mutilante qu’un
bridge, est séduisante, tant pour le patient que pour les praticiens.



Agénésie d’incisives latérales :

Elles sont parmi les plus fréquente ; que ce soit pour une agénésie uni ou
bilatérale, la pose d’implants présente les avantages:

De restaurer: - une occlusion canine de classe I.

- un guide antérieur équilibré.

- une ligne de sourire harmonieuse.

D’éviter des extractions compensatoires parfois nécessaires quand on
décide de fermer les espaces.



Les agénésies de prémolaires inférieures:

Si le premier réflexe des orthodontistes est de proposer aux patients
l’extraction des deuxièmes molaires temporaires et des premières ou
deuxièmes prémolaires supérieures, et si le deuxième réflexe , plus
conservateur, est de transiger avec les lois de l’occlusion en conservant
les deuxièmes molaires temporaires, il n’en reste pas moins que la
solution implantaire est de loin la meilleure, s’il n’existe pas de
contre-indication à la pose d’implants.



En effet, les avantages sont les suivants:

- assurer de bons rapports d’occlusion.

- éviter de ré-intervenir plus tard orthodontiquement dans les cas où les
deuxièmes molaires temporaires sont conservées.

- conserver un profil harmonieux et un « sourire plein ».



Les agénésies multiples :

Le diagnostic dans ce cas ne pose aucun problème. L’élaboration du plan de
traitement nécessite:

- une phase pré-prothétique de laboratoire : élaboration d’une maquette
prévisionnelle.

- une phase de coordination entre les praticiens: parodontologiste,
implantologiste, orthodontiste, prothésiste.

- une acceptation par le patient des phases de traitement et du coût.

- l’orthodontiste est le chef d’orchestre des cas multidisciplinaires.



Conséquences thérapeutiques: calendrier pluridisciplinaire à respecter :



— Préparation orthodontique du site receveur :

Des réévaluations radiographiques seront à effectuer au cours du
traitement pour vérifier:

- les parallélismes radiculaires et les corriger (diminution des
inclinaisons mésio-distales des dents adjacentes au site receveur); il est
important de préparer un espace mésio-distal suffisant pour l’implant, car
il existe une corrélation étroite entre la perte de l’os marginal et la
distance horizontale entre l’implant et la surface dentaire adjacente (
THILANDER, ODMAN et all)

- le point d’émergence idéal, déterminé lors de l’examen initial, et
réévalué à l’aide d’une gouttière occlusale munie d’un repère pour
permettre un examen au scanner. A cette fin, le traitement devra être
conduit avec des attaches céramiques pour répondre aux exigences
radiologiques du scanner.

La pose d’un implant n’est que rarement envisagée avant la fin de la
croissance, après acquisition d’une stabilité occlusale . En effet, lors
de la croissance alvéolaire, l’implant se comporte comme une dent
ankylosée et il se produit un phé¬nomène d’ingression relative par rapport
aux dents voisines.





— Maintien des dents temporaires au cours du traitement :

Les auteurs semblent unanimes pour conserver le plus longtemps possible,
jusqu’à la phase de l’implantologie, les dents temporaires dans les sites
receveurs. La perte d’un organe dentaire est en effet suivie
inéluctablement d’un affaissement de la crête alvéolaire, entraînant par
cet acte une complication à la pose d’un implant.

Une chirurgie implantaire immédiate permet la conservation d’un volume
osseux suffisant autorisant une meilleure intégration de la future
prothèse.



— Aménagement parodontal du site receveur au cours de la contention
orthodontique :

Une amélioration des conditions parodontales du site receveur peut
s’effectuer lors de pertes de substances par utilisation de greffes de
comblement, de maté¬riaux de comblement ou en faisant appel aux techniques
de régénération osseuse grâce à des membranes résorbables ou non
résorbables.



Conséquences thérapeutiques en fonction de la localisation de l’agénésie:



— le site receveur, au niveau des secondes prémolaires inférieures, peut
être contre-indiqué en fonction de la position du nerf dentaire inférieur
et de la hauteur osseuse si la perte de la dent temporaire est ancienne.
La conservation des molaires temporaires augmente les chances de succès
d’une future ostéo-intégration;

— le site anatomique particulier au niveau de l’incisive latérale peut
être peu favorable à la mise en place d’un implant sans avoir recours au
préalable à une greffe osseuse pour satisfaire le site d’émergence
implantaire puis l’esthétique de la future prothèse.



III.2. Utilisation d’implant comme ancrage orthodontique :



Dans certains cas cliniques, en particulier chez l’adulte, l’ancrage peut
être insuffisant du fait de la réduction du nombre de dents ou de la
présence de dents à support parodontal réduit. Pour éviter l’ap¬parition
d’une perte d’ancrage non contrôlée, l’or¬thodontiste a plusieurs
solutions:

— augmenter le nombre de dents dans son unité d’ancrage, ce qui nécessite
de baguer des arcades entières ;

— réaliser une préparation d’ancrage permettant aux dents de résister aux
forces qui tendent à les déplacer;

— renforcer l’ancrage par une force extra-buccale ;

Ces solutions peuvent représenter une contrainte importante pour le
patient adulte. L’utilisation d’im¬plants procurant un ancrage très stable
constitue un outil thérapeutique appréciable en orthodontie.



Les exemples cliniques cités dans la littérature sont:



— la correction d’une dysharmonie dento¬maxillaire par encombrement ou
d’une proalvéolie dans le cas d’absence de piliers postérieurs: ODMAN
(1988), KRAUT (1989), HIGUCHI (1991). Pour certaines situations cliniques,
en particulier pour la distalisation de secteurs dentés, la coopération
entre les différents membres de l’équipe thérapeutique doit être parfaite.
Le chirurgien doit placer l’implant de façon à ce que l’orthodontiste
puisse y appliquer des forces mais également de façon à ce que le
praticien prothésiste puisse en fin de traitement réaliser une
restauration prothétique harmonieuse.

Avant la mise en place des implants, l’orthodontiste doit être en mesure
de fournir un set-up prévoyant la morphologie de l’arcade en fin de
traitement. Fort de ces informations, le praticien prothésiste pourra
pro¬poser au chirurgien un guide chirurgical précis. Certains dispositifs
prothétiques permettent d’adap¬ter les bridges provisoires sur implants
tout au long des mouvements dentaires.

Toutefois, si le ou les implants ne sont utilisés que comme moyens
d’ancrage orthodontique, il est possible en fin de traitement de les
déposer.

Des implants d’ancrage ont été décrit sur les crêtes molaires édentées par
insertion latérales ou en transpalatin (GLATZMAIER) qui seront retirés
lorsque la rétraction sera terminée.



— l’ingression des incisives maxillaires: CREEKMORE et EKLUND(1983)
décrivent une technique utilisant un implant vis situé dans le vestibule
maxillaire à hauteur des apex des incisives centrales.



— la mésialisation d’une molaire avec redres¬sement de son axe: ROBBERTS
(1990);

En cas d’absence de la 1ère et 2ème molaires avec la 3ème molaire présente
mais versées, au lieu d’un bridge de longue portée avec un appui unique
sur la dent de sagesse, la pose d’implant mésialement à celle-ci, permet
d’envisager le positionnement de cette dent en la redressant,
l’ingressant, et la mésialant si nécessaire.



— la mise en place d’une dent incluse: ODMAN (1988) présente le cas de
canine incluse mise sur l’arcade au moyen d’un ressort orthodontique relié
à une prothèse fixée sur implants ostéointégrés.



— Contention après mouvement orthodontique : ODMAN (1988) corrige
orthodontiquement la migration secondaire d’incisives supérieures et met
en place un implant dans l’alvéole d’une incisive centrale extraite pour
raison parodontale. Une couronne est posée sur l’implant et une attelle de
contention est ensuite collée sur la face palatine.



— Correction des égressions dentaires suite à une édentation antagoniste :
SMALLEY propose d’utiliser les forces magnétiques : au niveau de
l’édentation, une dent prothétique provisoire sur un pilier implantaire
est conçue avec un aimant ; à l’arcade antagoniste, la dent égressée
reçoit un inlay ou une plaque amovible comprenant un aimant en partie
occlusale de même polarité que la couronne implanto-portée. Les forces
magnétiques répulsives permettent de pallier l’égression en ré-ingressant
la dent.



IV. QUAND LES IMLANTS COMPLIQUENT DE TRAITEMENTS :



Il existe des situations cliniques où la présence d’implants
ostéo-intégrés peut être une source de problème pour l’orthodontiste. En
effet, l’implant se comportant comme une dent ankylosée, il ne pourra en
aucun cas être déplacé et il constituera un élément qui compliquera nos
traitements. Il faudra alors revoir nos objectifs de traitements en
fonction du cas clinique considéré :

- il est possible de les conserver tout en optant pour une solution de
compromis acceptable de fin de traitement

- il est obligatoire de les déposer si le mouvement dentaire est important
et passe par l’endroit où se trouve l’implant mais la dépose n’est pas un
acte simple en fonction des implants utilisés

- il existe des techniques d’ostéotomies segmentaires lorsque les
déplacements nécessaires sont de faible amplitude (Y. DISLAIRE)









Fracture de la tête d’un implant IMZ à la dépose.





V. LIMITES DE L’IMPLANTOLOGIE :



V.1. CROISSANCE ET AGE MINIMUM :



Les implants retardent localement la croissance des procès alvéolaires.
Donc, ils ne se comportent pas comme des dents naturelles pendant la
croissance et le développement des mâchoires : ils ne suivent pas
l’éruption des dents adjacentes.

En 1984, STOKLI démontre que la distance entre deux implants placés dans
une zone osseuse, encore en croissance, reste identique malgré l’
augmentation en taille de l’os.

La conclusion de ses études est que les implants ostéo-intégrés ne
devraient pas être posés chez les jeunes tant que la denture permanente
n’est pas totalement évoluée.

THILANDER,ODMAN,GRONDAHL et FRIBERG implantent des adolescents en denture
définitive il en résulte:

• aucune perte d’implants

• une infraclusion modérée a été remarquée chez les patients qui
disposaient d’une croissance résiduelle.

Ils concluent que seules les maturations squelettique et dentaire des
patients doivent être prises en considération, et non leur âge
chronologique, pour éviter que la prothèse implantaire ne se trouve en
infraclusion.





V. 2. CONTRE-INDICATIONS A LA POSE D’IMPLANTS :



CONTRE-INDICATIONS GENERALES :



Il faut éliminer ce que l’on appelle les “patients à risque”. Sous cette
dénomination sont regroupés les patients présentant un état général tel
que l’intervention sera vouée à l’échec, et les patients chez qui
l’intervention chirurgicale entraînerait une aggravation de leur état
général.





• L’insuffisance coronarienne

• Les cardiopathies valvulaires

• Le rhumatisme articulaire aigu

• L’insuffisance rénale chronique

• Les leucémies aigües

• Le S.I.D.A.

• Le diabète

• L’hyperparathyroïdie

• Les maladies osseuses

• Le cancer

• La prise de drogues

• L’alcoolisme

• Le tabagisme





CONTRE-INDICATIONS LOCALES



— La présence d’une pathologie bucco-dentaire évolutive

— La présence d’une parodontopathie non stabilisée

— Une mâchoire irradiée



CONTRE-INDICATIONS PSYCHOLOGIQUES



- Absence de motivation

- Opposition à un acte chirurgical, appréhension du sujet

- Inaptitude au contrôle de la plaque dentaire, malgré l’enseignement des
mesures d’hygiène bucco-dentaires et leur importance pour maintenir une
bonne santé parodontale péri-implantaire.



Anatomiquement, il n’existe pratiquement pas de limite au chirurgien pour
créer un environnement favorable à la pose d’implants. Les différentes
techniques de greffes muqueuses et osseuses, la régénération tissulaire
guidée, la distraction alvéolaire, sont autant de moyens de retrouver un
volume tissulaire compatible avec le traitement implantaire.



-Les pertes osseuses horizontales (dans le sens de l’épaisseur), sont
facilement traitées par greffes d’os autogène prélevé en intra-buccal ou
par régénération osseuse guidée, réalisée simultanément à la pose
d’implants. La seule contrainte est d’allonger les temps de cicatrisation.
Les protocoles opératoires sont largement documentés et leur fiabilité est
démontrée.



-les pertes osseuses verticales, dans le sens de la hauteur, sont beaucoup
plus difficiles à corriger. Des protocoles existent mais font appel à des
techniques beaucoup plus complexes à mettre en œuvre . Les suites
opératoires sont aussi nettement plus contraignantes.





Greffe osseuse permettant de reconstituer le maxillaire d’un patient
édenté en vue de réaliser un bridge sur 10 implants (LECLERCQ).









VI. CONCLUSION :



Primitivement cantonnée dans le but de reconstituer des piliers de
substitution aux dents absentes, l’implantologie ouvre aujourd’hui de
nouvelles perspectives en orthopédie dento-faciale. En effet, la
réalisation de piliers implantaires peut permettre d’obtenir un ancrage
orthodontique suffisant lorsque celui-ci fait défaut.

Cependant, l’association des 2 spécialités a ses limites, en particulier
chez l’enfant et l’adolescent où la pose des implants reste délicate.

Une collaboration étroite, entre l’implantologiste et l’orthodontiste est
nécessaire. L’établissement d’un plan de traitement rigoureux, une
indication et un diagnostic bien posés restent les garants du succès
thérapeutique et préfigurent l’avenir de la coopération entre les 2
disciplines.













BIBLIOGRAPHIE



BUGNET R, DEBIZE E, FERRACHAT L : Agenesie des incisives latérales
supérieures traitées par implants unitaires. ID 1991, n°14.



COQUET-PELUSO C : Implantologie et ODF . Mémoire CECSMO 1996 Marseille.



DEROZE D, LACOUT J, BLANC C : L’implantologie : une solution au problème
de l’agénésie. Rev ODF, 1992, vol 26



LECLERC JF : Implants ostéo-intégrés en orthodontie linguale. OF 1997, vol
68, T1



MAREUIL P, DENES L : Pour une approche des relations entre l’orthodontie
et l’implantologie. Rev ODF, 1992, n°26



ODMAN J, LEKHOM U, JEMT T, THILANDER B. : Les implants ostéo-intégrés
comme ancrages dans le traitement des édentements partiels chez l’adulte.

Rev ODF, 1996, vol30, n°4



RABERIN M, RABERIN B : Solution implantaire dans les traitements
orthodontiques des agénésies. OF 1993, vol 64, T2.



RENOUARD F, NGUYEN-GAUFFRE M.A : Implants et orthodontie. OF 1997, vol 68
T1



THILANDER B, ODMAN J, GRONDAHL X, FRIBERG B. : Implants ostéo-intégrés
chez l’adolescent. Une solution de remplacement es dents manquantes ?
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